Coming Shortly: Sarajevo

Il y a un peu plus de 17 ans, lors de mon premier voyage en solitaire, je découvrais la réalité de Sarajevo au surlendemain d’un siège qui avait laissé la ville exsangue. Une partie du territoire n’avait pas encore été déminée, les barbelés et les soldats de l’Otan laissaient un goût de guerre mal digéré dans le paysage, mais il y avait aussi la musique, le cinéma, les terrasses du vieux quartier ottoman et, malgré le froid impitoyable de l’hiver, malgré les ruines, les trottoirs défoncés et les carcasses de voitures abandonnées, j’étais tombé amoureux de cette ville, de son architecture, de ses habitants et de leur histoire sublime et douloureuse.

Comme beaucoup d’adolescents de la décennie 90, mes années de lycée avaient été rythmées par le récit – radiophonique surtout – des guerres en ex-Yougoslavie et le nom même de Sarajevo, sa-ra-je-vo, résonnait en moi plein de couleurs orientales, de visages, d’images éparses des pays dits de l’Est, et j’imaginais toute une géographie mystique autour de ces 4 syllabes indéfinissables et contradictoires. Plus tard, devant les photographies de Gilles Peress et de Ron Haviv, j’ai découvert cet agencement qu’on pourrait croire impossible de mosquées et de drapeaux communistes, de cathédrales et de centres commerciaux, de gratte-ciel beaux comme des tours jumelles et de vieilles maisons à la mode ottomane entre lesquelles couraient des adolescents qui me ressemblaient, veste en jean et baskets, fans de U2 et de Pink Floyd, rêvant comme tout le monde d’aller voir au cinéma ce Pulp Fiction dont on disait tant de bien.

Depuis, Sarajevo et ce cortège de mots ne m’ont plus quitté. Il y a 4 ans, j’ai décidé d’y retourner pour voir ce que deux décennies d’après-guerre avaient permis de reconstruire, de colmater, de guérir, et tout ce que ce temps sacrifié sur l’autel de la division ethnique et des accords de paix avait laissé à l’abandon, abîmé, meurtri. J’ai mis dans ce projet mes souvenirs, des rencontres, mes fantasmes de villes, des cauchemars et des rêves. Le résultat de ce travail prend aujourd’hui la forme d’un livre, « Ici prochainement : Sarajevo », publié aux éditions Intervalles et préfacé par l’écrivain Velibor Colic, qui a vu sa maison et ses manuscrits réduits en cendres pendant la guerre.

Vous pouvez commander en avant-première votre exemplaire auprès de l’éditeur ici :
https://www.editionsintervalles.com/…/ici-prochainement%e2…/

Et pour une dédicace, discuter de la renaissance de Sarajevo ou des villes en général, vous pourrez me retrouver au Salon du Livre des Balkans le vendredi 19 mai avec l’inauguration d’une exposition de tirages extraits du livre et le 20 mai pour une table ronde “Sarajevo avant et après la guerre” en compagnie des écrivains Jasna Samic et Igor Stiks.

En attendant de vous retrouver, un grand merci à tous ceux qui m’ont accompagné dans cette aventure, à ceux qui m’ont appris à regarder, à écouter, à faire comprendre la ville et son histoire immédiate. Merci également à tous ceux qui prendront plaisir à découvrir les 70 photographies de ce livre, ainsi que les textes qui les accompagnent.